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3 ter Les médias en parlent - Page 2

  • Article - L'épreuve de l'infertilité (Famille Chrétienne)

    Lien vers le site Famille Chrétienne et détail du sommaire

    http://www.famillechretienne.fr/informations-sur-un-numro_80.php?Num=1142

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     Article complet extrait du magazine Famille Chrétienne, avril 2012

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  • Cotignac : le sanctuaire de la Sainte Famille - vidéo

    ph83_cotignac.jpgCotignac, le village aux multiples apparitions

    Haut lieu spirituel et historique

    Découvrir et organiser son séjour

    Lieu de pélerinage pour les familles, en particulier pour les couples en espérance d'enfants.

    Profitez de vos vacances pour découvrir ce magnifique environnement de pinèdes et de cyprès, à deux pas d'un charmant village typiquement provençal.

    photo.JPGHISTORIQUE

    Dans le village de Cotignac, sur deux collines proches, la Sainte Vierge et St Joseph sont apparus tour à tour portant l'Enfant Jésus : 

    10 août 1519 : la Vierge Marie apparaît au jeune bûcheron Jean de la Baume

    3 novembre 1637 : la Vierge Marie apparait à frère Fiacre, à Notre Dame des victoires (Paris), avec un enfant. Cet enfant annonce la venue du Dauphin que la reine Anne d'Autriche espère et que la France attend. Anne d'Autriche et le roi sont mariés depuis 22 ans et n'ont toujours pas d'enfant.

    La Sainte Vierge demande trois neuvaines à la famille royale : 

    Une neuvaine à Notre Dame de Paris

    Une neuvaine à Notre Dame des Victoires

    Une neuvaine à Notre Dame de Grâces en Provence

    Deux neuvaines sont dites à Paris par le Roi et la Reine, qui missionnent le frère Fiacre afin qu'il dise la troisième en leur nom à Cotignac. Il s'y rendra et y sera enterré à sa mort.

    9 mois plus tard, Louis naît, appelé Louis Dieudonné, Louis XIV, "l'enfant du miracle".

    En 1638, Louis XIII consacre son royaume à la Vierge Marie en reconnaissance et pour implorer sa protection (époque du protestantisme).

    7 juin 1660 : Saint Joseph apparaît à un jeune berger de 22 ans, Gaspard Ricard.

    En 1660, le roi épouse Marie-Thérèse d'Autriche à St Jean de Luz. A son retour, il demande de passer par Cotignac où il viendra rendre grâce pour sa naissance. 

    --- 

    photo1.JPG"Qu'on y vienne en pélerinage, j'accorderai les grâces à qui peut me les demander". La Sainte Vierge à Cotignac (Notre Dame de Grâces).


    "Qu'on construise une chapelle et qu'on y vienne en procession pour recevoir les grâces qu'elle a l'intention de donner" (la Sainte Vierge).




    Cette vidéo présente Cotignac (Var), lieu d'apparition de la Sainte Famille. Atmosphère d'une grande douceur et histoire de ce site magnifique.

    VIDEO

    http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/nouveautes/documentaire-cotignac/00063472


    PRATIQUE

    Des quantités de chambres d'hôtes dans la région. Vous pouvez découvrir le pélerinage aux dates précises des rencontres thématiques ou vous y rendre en couple pour un temps de découverte ou de ressourcement.

    Pélerinage des foyers en désir d'enfants : 22-23 et 24 juin 2012.

    Contact 04 94 69 64 90 //92 et sanctuaire@nd-de-graces.com et Facebook : Sanctaire Notre-Dame de Grâces : http://fr-fr.facebook.com/people/Sanctuaire-Notre-Dame-de-Gr%C3%A2ces/100001463854440

    Et consulter les liens internes en fin d'article.

     Chambres d'hôtes (uniquement à Cotignac mais nombreuses dans la région)

    Provence Web

    http://www.provenceweb.fr/f/var/cotignac/ch-hotes.htm

    Séjour en Provence 

    http://www.sejour-en-provence.com/index.html

    Mas de l'Olivette

    http://www.masdelolivette.com/

    Campagne St Martin

    http://www.campagne-st-martin.com/

    Le Pra de Pré

    http://www.pra-de-pe.com/

    Liens internes sur Cotignac :

    Rendez-vous 2012

    http://re-naissance.hautetfort.com/archive/2012/03/29/rendez-vous-2012-a-noter-a-consulter.html

    Rendez-vous pour les couples en espérance d'enfant  

    http://re-naissance.hautetfort.com/archive/2010/04/20/week-ends-retraites-ou-pelerinages-adresses-utiles1.html

    Vidéo : nouvelles du sanctuaires en 2011 et informations sur le pélerinage

    http://re-naissance.hautetfort.com/archive/2010/04/26/pelerinage-a-cotignac-freres-de-saint-jean.html

  • Discours du Pape Benoît XVI aux couples qui désirent un enfant - fév. 2012

    benoit-xvi-00002_m.jpgACADÉMIE POUR LA VIE :

    DISCOURS DE BENOÎT XVI

     

    Les souffrances des couples stériles

     

     

    ROME, lundi 27 février 2012 (ZENIT.org) – « L’Eglise prête une grande attention aux souffrances des couples stériles, se préoccupe d’eux et, justement pour cela, encourage la recherche médicale », explique Benoît XVI.

    Benoît XVI a en effet reçu samedi matin, 25 février, en la salle Clémentine du Palais apostolique du Vatican, les participants de la XVIIIe Assemblée générale de l’Académie pontificale pour la vie, qui avait pour thème "Diagnostic et thérapie de la stérilité".

    Le pape fait en même temps observer les conditions éthiques de lutte contre la stérilité : « Ne cédez jamais à la tentation de traiter le bien des personnes en le réduisant à un simple problème technique ! L’indifférence de la conscience par rapport au vrai et au bien représente une menace dangereuse pour le progrès scientifique authentique ».

    Discours de Benoît XVI

    Messieurs les cardinaux,

    Vénérés frères dans l’épiscopat et le sacerdoce,

    Chers frères et sœurs,

    Je suis heureux de vous rencontrer à l’occasion des travaux de la XVIIIe Assemblée générale de l’Académie pontificale pour la vie. Je vous salue et je vous remercie de votre généreux service pour défendre et favoriser la vie. Je remercie en particulier votre président, Mgr Ignacio Carrasco de Paula, pour les paroles qu’il m’a adressées en votre nom. La mise en route de vos travaux manifeste la confiance que l’Eglise a toujours placée dans les possibilités de la raison humaine et dans un travail scientifique rigoureusement conduit, tenant toujours à l’esprit l’aspect moral. Le thème que vous avez choisi cette année, "Diagnostic et thérapie de la stérilité", en plus d’avoir une importance humaine et sociale, possède une valeur scientifique particulière et exprime la possibilité concrète d’un dialogue fécond entre dimension éthique et recherche biomédicale. Devant le problème de la stérilité du couple, en effet, vous avez choisi de rappeler et considérer soigneusement la dimension morale, recherchant des voies pour une évaluation diagnostique juste et une thérapie qui corrige les causes de la stérilité. Cette approche procède du désir non seulement de donner un enfant au couple, mais de rendre aux époux leur fertilité et toute la dignité d’être responsables de leurs propres choix procréatifs, pour être des collaborateurs de Dieu dans la génération d’un nouvel être humain. La recherche d’un diagnostic et d’une thérapie représente l’approche qui est scientifiquement la plus juste pour la question de la stérilité, mais aussi celle qui est la plus respectueuse de l’humanité intégrale des sujets impliqués. En effet, l’union de l’homme et de la femme dans cette communauté d’amour et de vie qu’est le mariage, constitue l’unique "lieu" digne pour l’appel à l’existence d’un nouvel être humain, qui est toujours un don.

    Par conséquent, je désire encourager l’honnêteté intellectuelle de votre travail, expression d’une science qui garde éveillé son esprit de recherche de la vérité, au service du bien authentique de l’homme, et qui évite le risque d’être une pratique purement fonctionnelle. La dignité humaine et chrétienne de la procréation, en effet, ne consiste pas à être un "produit", mais repose sur son lien avec l’acte conjugal, expression de l’amour des époux, de leur union non seulement biologique, mais également spirituelle. L’Instruction Donum vitae nous rappelle, à ce sujet, que "par son intime structure, l’acte conjugal, unissant les époux d’un lien très profond, les rend aptes à la génération de nouvelles vies, selon les lois inscrites dans l’être même de l’homme et de la femme" (n. 126). Les légitimes aspirations à enfanter, du couple qui se trouve en état de stérilité, doivent par conséquent trouver, avec l’aide de la science, une réponse qui respecte pleinement leur dignité de personnes et d’époux. L’humilité et la précision avec lesquelles vous approfondissez ces problématiques méritent encouragement et soutien, à la différence de certains de vos collègues, entrainés par la fascination de la technologie de la fécondation artificielle. A l’occasion du Xe anniversaire de l’encyclique Fides et ratio, j’ai rappelé comment "le profit facile ou, pire encore, l’arrogance de se substituer au Créateur, jouent, parfois, un rôle déterminant. C’est une forme d’hybris de la raison, qui peut endosser des caractéristiques dangereuses pour l’humanité" (Discours aux participants du Congrès international de l’Université pontificale du Latran, 18 octobre 2008). En vérité, le scientisme et la logique du profit semblent aujourd’hui dominer le domaine de la stérilité et de la procréation humaine, tendant à entraver également de nombreux autres terrains de recherche.

    L’Eglise prête une grande attention aux souffrances des couples stériles, se préoccupe d’eux et, justement pour cela, encourage la recherche médicale. La science, cependant, n’est pas toujours en mesure de répondre aux désirs de tant de couples. Je voudrais, en ce sens, rappeler aux époux qui vivent la condition de la stérilité, que leur vocation matrimoniale n’en est pas pour autant amoindrie. Les conjoints, par leur vocation baptismale et matrimoniale, sont toujours appelés à collaborer avec Dieu à la création d’une nouvelle humanité. En effet, la vocation à l’amour est vocation au don de soi et ceci est une possibilité qu’aucune condition organique ne peut empêcher. Par conséquent, où la science ne trouve pas de réponse, la réponse qui donne la lumière vient du Christ.

    Je désire vous encourager, vous tous qui avez afflué pour ces journées d’étude et qui parfois travaillez dans un contexte médico-scientifique où la dimension de la vérité s’avère brouillée: poursuivez le chemin entrepris, d’une science intellectuellement honnête et pénétrée par la recherche continuelle du bien de l’homme. Dans votre parcours intellectuel, ne dédaignez pas le dialogue avec la foi. Je vous adresse l’appel exprimé dans l’encyclique Deus caritas est: "Pour pouvoir agir de manière droite, la raison doit constamment être purifiée, car son aveuglement éthique, découlant de la tentation de l’intérêt et du pouvoir qui l’éblouissent, est un danger qu’on ne peut jamais totalement éliminer. […] La foi permet à la raison de mieux accomplir sa tâche et de mieux voir ce qui lui est propre." (n. 28). En outre, c’est justement la matrice culturelle instaurée par le christianisme  – enracinée dans l’affirmation de l’existence de la vérité et de l’intelligibilité du réel à la lumière de la Vérité suprême – qui a rendu possible, dans l’Europe du Moyen Age, le développement du savoir scientifique moderne, savoir qui, dans les cultures précédentes, était restée seulement en germe.

    Illustres scientifiques, et vous tous membres de l’Académie, engagés à promouvoir la vie et la dignité de la personne humaine, gardez toujours présent à l’esprit, également, le rôle culturel fondamental que vous jouez dans la société et l’influence que vous avez pour former l’opinion publique. Mon prédécesseur, le bienheureux Jean-Paul II rappelait que les savants, "justement parce qu’ils savent davantage, sont appelés à servir davantage" (Discours à l’Académie pontificale des sciences, 11 novembre 2002). Les personnes ont confiance en vous qui servez la vie, ont confiance dans votre engagement à soutenir ceux qui ont besoin de réconfort et d’espérance. Ne cédez jamais à la tentation de traiter le bien des personnes en le réduisant à un simple problème technique ! L’indifférence de la conscience par rapport au vrai et au bien représente une menace dangereuse pour le progrès scientifique authentique.

    Je voudrais conclure en renouvelant le souhait que le Concile Vatican II adresse aux hommes de pensée et de science: "Bienheureux ceux qui, possédant la vérité, continuent à la chercher, pour la renouveler, l’approfondir, la donner aux autres" (Message aux hommes de pensée et de science, 8 décembre 1965). C’est avec ces augures que je vous donne, à vous tous ici et à ceux qui vous sont chers, ma bénédiction apostolique.

    © Libreria Editrice Vaticana - 2012

    Traduction de ZENIT, par Anne Kurian

  • Perdre un enfant : comprendre les raisons d'une fausse couche

    67475550la-fausse-couche-jpg.jpg

    Recueil de 6 articles parus de 1996 à 2001

    dans des magazines français.





    (Articles extraits du site  http://mon-allaitement.forumactif.com/t10457-pourquoi-l-enfant-ne-parait-pas)


    AUTRES RESSOURCES DIVERSES

    MEDICAL

    NaPro Technologie, méthode naturelle de procréation, recommandée notamment

    en cas de fausses-couches à répétition :

    http://www.fertilitycare.fr/?id=fertilitycare

    Liens internes au blog, informations sur NaPro Technologie :

    http://re-naissance.hautetfort.com/archive/2011/09/14/na-pro-technologie-une-puissance-insoupconnee.html

    http://re-naissance.hautetfort.com/archive/2011/06/29/na-pro-une-vraie-alternative-a-la-pma-fiv-insemination.html

    ACTUALITE - ACCOMPAGNEMENT - RESSOURCEMENT

    Retraite : du 8 au 13 juillet 2012 : organisée par Mère de Miséricorde pour déposer sa souffrance lorsqu'un enfant est non né : fausse-couche, IVG, IMG...à la Sainte-Baume  (Provence) - Contact : .com

    Lien interne au blog : "Perdre un enfant", associations d'aide

    http://re-naissance.hautetfort.com/archive/2010/04/28/perdre-un-enfant.html

    PSY

    Réponses aux questions sur le site viesavie, réalisé par un collectif d'associations chrétiennes

    http://www.viesavie.com/blessures-de-la-vie/fausse-couche/

    Etre enceinte après une fausse-couche (lien anecdotique mais documenté)

    http://www.lebeablog.com/article-etre-enceinte-apres-une-fausse-couche-une-question-recurrente-des-reponses-102784843.html


    ARTICLES

    Titres et parutions : 

    * "Pourquoi fait-on une fausse couche ?" 

    Parents, 2002

    ** "Comment ça se passe ?" 

    Interview du Dr Legrand, gynécologue médicale,

    Parents, 2002

    *** "Fausses couches : une souffrance mal comprise"

    Marie Giral,

    Santé Magazine, 2001

    **** "Lorsque l'enfant ne paraît pas"

    Entretien avec Muriel Flis-Trèves,

    Madame Figaro, 2001

    ***** "Pourquoi fait-on une fausse couche ?"

    Dr Florence Allard, gynécologue,

    Famille Chrétienne, 1996 

    ****** "Une fausse couche, et après ?"

    Florence Brière-Loth,

    Famille Chrétienne, 1996

     

     

    *

    "Pourquoi fait-on une fausse couche ?"

    Parents, avril 2002


    « Une fausse couche représente toujours un traumatisme dans la vie d’une femme. Peur, doutes, culpabilité… la blessure met du temps à cicatriser, au point que certaines redoutent d’être à nouveau enceintes par crainte d’un nouvel échec. Pourtant, dans l’immense majorité des cas, cet accident isolé n’a aucun risque de se renouveler. "D’un point de vue purement médical, assure le professeur Michel Tournaire, l’événement est considéré comme banal, sans gravité, et ne compromet que rarement le succès des grossesse futures."

    D’ailleurs, la comptabilisation exacte de ces "avortements spontanés" est impossible. On estime qu’ils concernent entre 15 et 25% des grossesses, la marge d’hésitation correspondant à la prise en compte de fausses couches "ignorées". Celles, justement, qui interviennent tellement tôt après la fécondation, que la principale intéressée n’a pas eu le temps de réaliser qu’elle était enceinte.

    Parce que l’embryon n’est pas viable

    Réaction naturelle de défense de l’organisme, une fausse couche isolée n’a rien d’inquiétant. La nature a ses raisons que la raison ignore ou accepte difficilement… Et pourtant, la cause qui provoque l’événement tant redouté n’est autre, la plupart du temps, qu’un processus naturel permettant d’évacuer un embryon non viable, car porteur d’anomalies. C’est l’organisme maternel qui, ayant décodé cette anomalie de développement ou du fonctionnement embryonnaire, se sépare de ce corps inapte à la vie utérine. D’ailleurs 90% des fausses couches isolées sont dues à une anomalie chromosomique de l’embryon. Dans 85% des cas, la grossesse suivante se déroulera normalement. Ce type d’accident n’a pas de raison de se répéter, bien qu’il augmente sensiblement avec l’âge de la mère.

    Il peut s’agir de l’expulsion précoce d’un "œuf clair", c’est-à-dire d’un œuf sans embryon visible à l’échographie. L’évacuation spontanée de l’œuf, au bout de quelques semaines, est bien sûr inévitable. 

    Dans certains cas très rares, la fausse couche peut être attribuée à la présence inexpliquée d’une tumeur du placenta appelée "môle hydatiforme", en forme de grappe de raisins. En général bénigne, cette tumeur justifie une surveillance et parfois un traitement spécifique sous la forme d’une chimiothérapie préventive entraînant une guérison définitive.

    A cause de virus ou d’infections 

    (…) Certaines maladies virales comme la rubéole et la varicelle représentent une menace pour la survie et le bon développement de l’embryon. Elles sont responsables de malformations fœtales graves, mais également de fausse couche précoce. La plupart du temps, heureusement, les femmes sont immunisées contre ces maladies. Soit parce qu’elles les ont déjà contractées, soit parce qu’elles sont vaccinées. Rappelons que ces vaccins sont contre-indiqués pendant la grossesse. (…) D’où, bien sûr, l’intérêt d’un diagnostic précoce de la grossesse. 

    D’autres virus peuvent provoquer un avortement spontané : primo-infection par l’herpès, le zona… sont ici en cause. 

    On connaît mieux aujourd’hui les conséquences de certaines bactéries, comme la listéria, présente dans le lait, les fromages crus, les charcuteries artisanales, les aliments mal conservés ou ayant dépassé les dates de péremption.

    C’est pour éviter les risques d’accident de la grossesse liés à la toxoplasmose que les futures mamans sont soumises à un dépistage systématique de primo-infection puis, si nécessaire, à des examens de sang une fois par mois pendant toute la grossesse. On dispose heureusement de traitements antibiotiques qui diminuent les risques, quand l’infection est détectée à temps. 

    A cause de malformations utérines

    Si une première fausse couche n’alerte pas les médecins, la répétition de "cet accident" est en revanche le signe d’un dysfonctionnement structurel. "A partir de trois fausses couches successives, précise le professeur Michel Tournaire, il faut réaliser une véritable enquête médicale." Pour les 0,4 à 1% de femmes enceintes concernées (…), "des examens spécialisés peuvent aboutir à des traitements adaptés qui limitent les risques de récidive", rassure le professeur.

    Grâce à l’échographie, l’hystéroscopie ou encore la cœlioscopie, on peut détecter des malformations utérines ou des pathologies de la paroi utérine, à l’origine de fausses couches à répétition. Utérus cloisonné (c’est-à-dire séparé par une cloison) ou bicorne (ayant deux cavités), synéchies (cicatrices de la paroi utérine), polypes, fibromes sous-muqueux, endométriose (prolifération des tissus utérins en dehors de l’utérus) sont autant d’anomalies qu’une intervention chirurgicale peut parfois résoudre pour permettre la nidation de l’embryon ainsi que son développement.

    Dans certains cas, l’utérus est trop petit ou en forme de T ou de Y. L’origine de ces deux dernières anomalies est bien connue des médecins. En cause, le fameux Distilbène, un médicament prescrit aux femmes enceintes dans les années 60 pour éviter qu’elles ne fassent… une fausse couche ! On connaît les éventuels effets désastreux de ce médicament sur des bébés filles, nées avec des malformations utérines.

    Si les fausses couches tardives sont dues à une béance du col, qui ne fait plus office de verrou de l’utérus, un simple cerclage en début de grossesse permet à l’embryon de se développer. 

    En raison de maladies chroniques 

    Hier, cause de fausse couche tardive ou d’accouchement très prématuré, voire de décès fœtal in utero, les maladies chroniques graves, comme le diabète, l’insuffisance rénale ou l’hypertension artérielle sévère sont aujourd’hui mieux prises en charge et ne constituent plus une contre-indication à la grossesse. "Seule une surveillance étroitement mise en place entre le spécialiste et le gynécologue avant même la fécondation et tout au long des neufs mois de grossesse permet de diminuer sensiblement les risques de fausse couche ou d’accident. Il est conseillé que toute femme concernée par une de ces maladies prévienne le spécialiste de son désir d’enfant. Le traitement le mieux adapté lui sera alors prescrit." insiste le Dr Hélène Legrand.

    Même optimisme des médecins face aux dérèglements hormonaux en cause dans certaines fausses couches à répétition. Insuffisance thyroïdienne ou ovarienne, dysfonctionnement des glandes surrénales... perturbent l'implantation de l’œuf fécondé ainsi que son développement. Un traitement à base d’hormones spécifiques permet à la majorité des femmes concernées de devenir mères. 

    Les recherches récentes ont enfin permis de mettre en lumière des causes immunologiques. "Tout se passe comme si l’embryon, par sa seule présence, provoquait une réaction de rejet de la part de l’organisme de la mère, comme après une greffe d’organe ou de tissu qui ne lui appartient pas" résume le Dr Legrand.

    Le même mécanisme se répète chez les femmes enceintes atteintes de maladies auto-immunes, pathologies rares qui entraînent chez elle la production d’anticorps contre leur propres tissus. Mais ce n’est parfois qu’après plusieurs fausses couches que l’on parvient à détecter ce type de réactions. Elles sont alors traitées par l’aspirine, des corticoïdes ou bien des anticoagulants. 

    L’espoir reste donc de mise pour toutes celles qui ont un jour vécu une fausse couche. »


    **

    fausse couche,perdre un bébé,perdre un enfant,mort d'un bébé"Comment ça se passe ?"

    Interview du Dr Hélène Legrand, gynécologue médicale, auteur, avec Micheline Garel, psychologue de "Une fausse couche et après ?", éd. Albin Michel,

    Parents, avril 2002


    « - En cas de fausse couche, des saignements sont-ils systématiques ? 

    Chaque cas est unique, mais un écoulement de sang important, brutal, continu, avec des caillots, des fragments de tissus reste le signal le plus fréquent. Il n’est pas toujours accompagné de douleur. Quand elle existe, elle rappelle celle des règles. Attention, en cas d’une douleur plus ou moins forte d’un côté de l’abdomen, d’une hémorragie ou de petits saignements, il peut s’agir d’une grossesse extra-utérine (l’embryon se développant hors de l’utérus, le plus souvent dans la trompe) avec un fort risque d’hémorragie interne. Cela concerne environ 1% des grossesses. Il faut, sans attendre, consulter son gynécologue ou se rendre aux urgences de la maternité la plus proche ou de celle où on s’est inscrite. Dans le cas d’une grossesse arrêtée, diagnostiquée au cours de la première échographie (c’est-à-dire vers douze semaines) ou après des saignements, les médecins ont le choix : intervenir, par une aspiration, ou attendre que l’expulsion de l’embryon se fasse naturellement.


    - Une hospitalisation est-elle nécessaire ? 

    Dans la plupart des cas, une fausse couche précoce se déroule de façon naturelle, sans médicalisation. Ce n’est qu’en cas d’hémorragie importante et lorsque l’échographie révèle que le sac embryonnaire et des débris de placenta n’ont pas été totalement évacués qu’on pratique une aspiration du contenu utérin sous anesthésie générale. Une intervention de courte durée suivie d’une brève hospitalisation.


    - Quand envisager une nouvelle grossesse ?

    On conseille en général d’attendre deux ou trois cycles, même si rien, sur le plan physique, ne s’oppose à une fécondation dans le premier cycle qui suit une fausse couche précoce. Parfois, un certain délai est nécessaire avant tout projet d’enfant, pour que le couple fasse son deuil de la grossesse arrêtée. On peut choisir de se faire accompagner par un psychologue conseillé par le gynécologue ou la maternité, ne serait-ce que pour sortir de son isolement. Et pouvoir bientôt accueillir un futur bébé de façon plus sereine. » 

     



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    "Fausses couches :

    une souffrance mal

    comprise"


    Marie Giral, Santé Magazine n°311, novembre 2001

    « Les femmes qui connaissent un échec de maternité le vivent encore trop souvent dans la honte et la culpabilité. Elles ont du mal à faire entendre leur chagrin. 

    "Ce n'est pas grave, tu es jeune, tu en auras d'autres." Ce sont des phrases comme celle-ci qui enferment les femmes souffrant d'avoir perdu un futur bébé. Ces phrases pare-chocs nient la souffrance et l'interdisent. "Il est mort avant de n'être". […] une femme qui perd un enfant même pas né n'a pas le droit à la parole. Muriel Flis-Trèves, psychiatre et psychanalyste, voit tous les jours des femmes enceintes ou essayant de l'être au centre Antoine-Béclère, à Paris. Elle sait combien sont fréquents ces "échecs de maternité" […]. Or, aujourd'hui, les femmes peuvent très tôt être conscientes de leur grossesse, grâce au dosage de l'hormone spécifique de la grossesse pratiqué en laboratoire, ou bien grâce aux tests vendus en pharmacie. Des fausses couches qui seraient passées inaperçues autrefois sont aujourd'hui décelées.

    La douleur est liée au désir d'enfant

    De tout temps, la discrétion a entouré cet événement, et cela reste une honte aujourd'hui. […] Les femmes qui n'ont pas encore d'enfant sont très concernées par leur "devenir mère". […] La femme qui voit son début de maternité échouer doit faire le deuil de l'enfant idéal qu'elle s'était imaginée, projection que l'on fait naturellement lorsqu'on désire un enfant, et cela inclut l'image idéale de soi, mais aussi tout ce que nos parents attendaient de nous, ce que nous attendons de nous-mêmes, de notre couple…

    Notre société ne supporte plus le malheur

    Dans notre époque qui vénère l'enfant, et l'image de la femme-mère, le désir d'enfant est valorisé. Mais l'entourage, pour ne pas dire "la société", ne comprend pas ce que peut signifier la perte d'un enfant qui n'a pas vécu. Peur d'être stérile. Honte d'être incapable de garder un bébé. Peur d'être une mauvaise mère. Honte d'être une mauvaise épouse, incapable de donner un enfant à son mari. Elles se culpabilisent : "J'ai trop marché, j'ai couru, j'ai stressé, j'ai tué mon enfant, mon ventre est un cercueil…". Il faudrait au moins parvenir à ce qu'elles n'aient plus honte de dire ce qui leur est arrivé. 


    "De manière générale, notre société ne supporte plus le malheur, dit Muriel Flis-Trêves, on ne veut pas l'entendre." Aussi met-on immédiatement des mots sur la souffrance : "Ca va s'arranger, tu verras, avec le temps…". Autant de phrases qui musèlent et enferment la femme endeuillée dans sa souffrance. Le silence est souvent sa seule défense, c'est aussi une prison puisque son chagrin est nié. Le deuil ne peut pas se faire : "Lorsqu'il s'agit de la mort d'un fœtus, celui-ci, plus qu'un passé de vie commune, représente tout un avenir anéanti. Le deuil est compliqué surtout parce qu'il faudra renoncer au fœtus avant même de l'avoir connu", note le Dr Flis-Trèves. Il serait possible pourtant de la laisser s'exprimer, sans colmater notre malaise par ces mots creux. La femme endeuillée a sans doute besoin d'en parler mais elle ne va pas forcément s'apitoyer sur elle-même : "Il ne s'agit pas de valoriser la douleur, de faire de ces femmes des victimes, mais seulement de les laisser avoir leur chagrin", précise le Dr Flis-Trèves. Et quel conseil donner à leurs conjoints ? "De parler s'ils ont besoin. Certains hommes ne se permettent pas de souffrir, ils veulent rester dans leur rôle de pilier. En fait, ils sont souvent très démunis face à leur femme qui est dans la culpabilité et la honte. Quant aux enfants, s'ils étaient au courant de la grossesse, il faut là encore sortir du silence et du secret."

    A lire : Une fausse couche et après ? Micheline Garel et Hélène Legrand, Editions Albin Michel. »


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    "Lorsque l'enfant ne paraît pas"

    Entretien de Guillemette de Sairigné avec la psychiatre et psychanalyste Muriel Flis-Trèves, Madame Figaro, 24 mars 2001


    « Les grossesses qui finissent mal ? Un sujet tabou dans notre société qui a tendance à oublier la souffrance des femmes. La psychiatre et psychanalyste Muriel Flis-Trèves rompt le silence :

    " Dans le service où je travaille comme psychiatre et psychanalyste, à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart, je suis tellement souvent confrontée à la souffrance de ces femmes qui perdent en cours de grossesse le bébé qu'elles attendaient ! (…) Quand l'un de vos proches meurt, vous avez d'ordinaire des éléments auxquels vous raccrocher, un corps à honorer, des traces matérielles à explorer, des souvenirs à cultiver. Mais que reste-t-il d'un enfant jamais né, jamais tenu dans les bras, jamais caressé. (…) C'est non pas le deuil d'un passé que l'on est appeléà faire, mais bien le deuil de tout un avenir.

    - Vous parlez de blessure narcissique. 
    (…) Parce que perdre ce bébé, c'est aussi, surtout pour les femmes qui sont enceintes pour la première fois, se voir refuser l'accès à une nouvelle identité sociale, celle de mère de famille, la qualité qui fera enfin d'elles les égales de leurs mères. (…) Et puis, cette mort qui intervient au sein même de leur propre corps, c'est un peu la leur, certaines femmes la vivent vraiment comme une mutilation. (…)

    - D'autant plus douloureusement ressentie que ce bébé en pointillé, elles ont déjà fait sa connaissance ! 
    Vous avez raison : les progrès de l'imagerie médicale permettent une personnalisation précoce du fœtus impensable jusqu'ici. (…) L'image échographique ornera la première page de l'album de bébé. Même si elle doit rester le seul et unique souvenir de son passage sur la terre. 

    - Cette souffrance de la mère confrontée au brusque arrêt de sa grossesse est, selon vous, d'autant plus lourde à porter qu'elle est niée par l'entourage.
    Oh, ce n'est pas méchanceté, bien au contraire ! Les proches pensent qu'en n'en parlant pas, en faisant comme si rien ne s'était passé, ils éviteront de remuer le fer dans la plaie. Ou alors, ils abreuvent la jeune femme de paroles lénifiantes, du style : " Ce n'est pas grave… Tu en auras d'autres… Tu sais, ça arrive tout le temps… D'ailleurs, moi aussi… ". Ce qui n'est pas faux, puisqu'on estime à 15%, voire à 20% ou 25%, le nombre de grossesses qui débouchent sur un avortement spontané. Mais les femmes vivent très mal ce silence qui rend encore plus douloureux leur chaos intérieur. 

    - Elles ont en plus à faire face à l'indifférence du corps médical ?
    Sinon à l'indifférence, peut-être à une certaine négligence. (…) Trop peu de maternités sont prêtes à accueillir aussi bien la mort que la vie. 

    - De nos jours, quand une femme fait une fausse couche, on lui en donne une justification médicale : c'était un œuf clair (non fécondé), un fœtus porteur d'une anomalie… N'est-ce pas pour elle un apaisement ?
    Sans doute, dans la grande majorité des cas, était-ce là un enfant qui n'aurait pas vécu de toute façon. Reste que certains avortements spontanés restent inexpliqués, que d'autres sont dus à des grossesses mal suivies ou négligées, d'autres encore à des chocs affectifs. Une histoire personnelle ou familiale compliquée, des relations difficiles avec sa mère ou son conjoint, un désir d'enfant ambivalent, tout cela joue à l'évidence sur le bon déroulement de la grossesse. Mais l'essentiel, ce sont moins les causes objectives de la fausse couche que le sens qu'on lui attribue : telle jeune femme, enceinte pour la première fois, sera persuadée d'être à jamais stérile quand telle autre se consolera en se disant qu'au moins elle ne l'est pas ! Le plus inquiétant, c'est bien sûr de vivre des fausses couches à répétition sans trop comprendre pourquoi. 

    - Là, on ne fait pas l'économie d'une certaine culpabilité?
    Elle n'est pas réservée à ces cas-là. Nombre de femmes que je vois en psychothérapie expriment le sentiment que leur fausse couche les punit de quelque chose : certaines accusent une IVG pratiquée des années plus tôt, quand elles ne se sentaient pas encore prêtes à assumer une grossesse ; d'autres, leur âge - " Ah ! Si j'avais moins attendu… "-, leur activisme professionnel, une pratique sportive excessive, le fait d'avoir continuéà fumer… (…) 

    - La souffrance d'une femme qui perd un enfant avant la naissance est-elle d'autant plus grande que la grossesse est plus avancée ?
    Difficile d'établir une hiérarchie dans la douleur, mais la mort in utero- ce terme est réservéà la mort dans le ventre de sa mère d'un fœtus de plus de 22 semaines- est terriblement traumatisante (…). Mais même une fausse couche précoce peut être très mal vécue, dans la mesure où elle signe la perte de l'enfant rêvé.

    - Comment aider toutes ces femmes à effectuer leur " deuil de maternité ? " 
    D'abord en leur permettant d'en parler. On a toujours tendance, quand une pensée douloureuse vous agrippe, à presser le pas pour s'en éloigner le plus vite possible, dit Kundera dans " la Lenteur. "»



      

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    "Pourquoi fait-on une fausse couche ?"

    La réponse du Dr Florence Allard, gynécologue,

    Famille Chrétienne, n° 979, 17 octobre 1996

    « Avant la cinquième semaine, une fausse couche résulte d'un défaut de nidation. La dentelle utérine peut être altérée par : 

    un trouble hormonal par insuffisance du corps jaune 
    (Ndlr - partie de l'ovaire sécrétant la progestérone, dite " hormone de grossesse "), ou bien à la suite d'une contraception à long terme ; une infection virale ou infectieuse ; la présence d'un corps étranger (stérilet, abortif qui n'empêche pas toujours une grossesse). 


    De cinq à neuf semaines de grossesse, la nidation (Ndlr - installation de l'œuf dans l'utérus) ayant eu lieu, l'embryon est en germe au milieu de l'œuf. 

    Une fausse couche peut alors se produire : 
    pour des raisons génétiques : l'embryon ne se développe pas, on parle alors d'" œuf clair " ; 
    pour des raisons mécaniques, à savoir une malformation de l'utérus, soit congénitale (cela peut se corriger chirurgicalement), soit due à la présence d'un fibrome, soit due à l'accolement l'une à l'autre des deux parois musculaires à la suite d'une intervention chirurgicale (cela peut aussi se corriger chirurgicalement) ; pour des causes infectieuses : listérioses (par le lait cru ou les produits fromagers, et dans ce cas, le germe n'est détruit que par traitement), chlamydiose (MST qui provoque plutôt des stérilités), et toutes les infections virales ; pour des causes traumatiques : accident de circulation, sports violents (ski, équitation...), ou encore les micros vibrations de la voiture (il est prudent de ne pas faire plus de deux cents kilomètres par semaine, et de proscrire les grands trajets). 


    Les causes des fausses couches ultérieures sont sensiblement les mêmes, sauf que la grossesse a malgré tout poursuivi son cours.


    Personnellement, j'instaure un traitement médical, même léger, pour prendre la femme en charge après sa fausse couche et aider à relever l'état général. Il faut penser à proposer un arrêt de travail lorsque le syndrome dépressif est important. »


     

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    fausse couche,perdre un bébé,perdre un enfant,mort d'un bébé"Une fausse couche et après ?"

     

    Florence BRIERE-LOTH, Famille Chrétienne, n° 979, 17 octobre 1996

     

    « Quoi de plus banal apparemment qu’une fausse couche ? Elles sont chaque année deux cent mille femmes à être concernées. Pourtant, ce n’est pas anodin : la grande majorité des femmes souffrent de la perte du bébé, dépriment même, certaines en parlent encore des années après.

     

    Comment les aider à faire le deuil de cet enfant : et ainsi, à guérir de cette blessure ? Les réponses de médecins, de sages-femmes, de psychologues, de prêtres – et des témoignages de femmes passées par cette épreuve.

     

     " Le cœur ne bat plus, a soudain annoncé le gynécologue à l’échographie. L’embryon est sans doute mort. " Venue seule après avoir déposé ses deux aînés à l’école. Aliette accuse le choc. Elle en est à son troisième mois et n’arrive pas à y croire. " C’était une grossesse très facile, raconte-t-elle. Le mois précédent, j’avais vu le bébé à l’échographie, il était bien vivant. D’un coup, tout s’est écroulé. "

     

    Le médecin lui conseille une intervention chirurgicale pour évacuer l’enfant. La voilà partie pour vingt-quatre heures à l’hôpital. " Le pire, c’est qu’on m’a mise avec les femmes qui venaient pour une IVG. Une infirmière a même cru que j’étais là pour un avortement. Ça m’a fait très mal : nous désirions tellement cet enfant. "

     

    A son réveil, ce sont des torrents de larmes : " J’ai pleuré pendant une semaine, c’était intarissable. Mon mari m’a entourée, m’a beaucoup parlé : lui-même était terriblement triste. J’ai mis des mois à pouvoir en parler sans pleurer : quelqu’un nous avait quittés ".

     

    Voir le bébé bouger à l’échographie est un précieux atout médical, mais qui attache encore plus la mère à son enfant. Elle en a déjà une image difficile à oublier alors qu’il mesure à peine dix centimètres. (Néanmoins, on le verra plus loin, d’avoir une image de l’enfant facilite le deuil.)

     

    Les femmes ne savent pas, la plupart du temps, comment se déroule une fausse couche : on n’en parle pas : elles n’y sont pas préparées. Et découvrent brutalement une réalité concrète qu’elles n’imaginaient pas, surtout si elles perdent le fœtus de façon naturelle. " Je ne savais pas quoi faire du placenta ", confie Caroline, qui a perdu, chez elle, son troisième bébé à dix semaines.

     

    Pourquoi un tel silence ? Micheline Garel est coauteur de " Une fausse couche et après ? " (1). Psychologue à la maternité Baudelocque (Paris) et ingénieur de recherche à l’Inserm, elle a mené une enquête, en 1986, auprès de femmes ayant subi une fausse couche, les suivant pendant dix-huit mois après la perte de leur bébé. " C’était un sujet encore peu étudié en France alors que les publications médicales anglo-saxonnes abondaient. Sans doute subsiste-t-il encore dans les esprits un caractère honteux attaché à la fausse couche. "

     

    Rares, même, sont les femmes qui le confient à leur entourage. " Certaines n’en parlent à personne parce qu’elles ont le sentiment d’un échec dont elles s’attribuent la culpabilité. "

     

    Après la fausse couche, une fois le bébé évacué, il est très peu fréquent d’obtenir des explications de la part de son médecin, et encore moins une indication sur le risque de déprime qui va suivre. Toutes les femmes interrogées s’accordent à le dire : la plupart du temps, la mort du foetus est annoncée brutalement, comme un incident de parcours. Ainsi Mathilde, enceinte de son cinquième, qui s’entend dire par l’échographe : " Ce n’est pas un bébé, c’est une malformation. De toute façon, il est mort, il faut l’enlever ".

     

    Tous n’ont pas de ces maladresses, mais tous essaient de banaliser, dans l’espoir de consoler, à leur façon : " Ça arrive tous les jours " ... " Vous avez déjà deux beaux enfants "...

     

    Le Dr Florence Allard, gynécologue, explique : " C’est surtout quand la grossesse s’arrête avant la neuvième semaine que le médecin est tenté de la considérer comme un non-événement. Il faut le comprendre : dans les fausses couches précoces, dans 90% des cas nous ne savons rien des causes qui les ont produites, surtout lorsque nous sommes appelés alors que l’accident est déjà survenu. Impossible, donc, de prescrire un traitement. Et le plus souvent, la nature a déjà fait ce qu’il fallait. " Reste à dire quelques mots de réconfort, pour lesquels, il est vrai, nous sommes pour la plupart très mal préparés ".

     

    Impression d’être inutile, révolte, colère, agressivité envers l’entourage ou refus de voir quiconque – toutes avouent être passées par un ou plusieurs de ces sentiments dans le temps qui a suivi la perte de leur bébé. Sans compter les pleurs, une tendance à l’insomnie, des troubles de l’appétit, souvent boulimique, et un intense fatigue.

     

    Pour Sœur Marie-Albert, petite sœur des Maternités catholiques et sage-femme, " s’il y a fausse couche, il y a blessure ". " La grande majorité des femmes souffrent de la perte de leur bébé ", confirme Micheline Garel. Qui a été alertée par le nombre de confidences sur le sujet reçues en consultation à Baudelocque : " Les femmes évoquaient toujours douloureusement une histoire de fausse couche ".

     

    Et cela, même quand l’enfant n’est pas particulièrement désiré. Sœur Marie-Albert se souvient d’une femme terriblement déprimée après sa fausse couche alors qu’elle avait conçu cet enfant malgré un stérilet : " Elle n’avait qu’une envie, c’était d’en attendre un autre ! ".

     

    Une fausse couche précoce peut déprimer tout autant qu’une plus tardive ; tout dépend de la personne et de son histoire. Généralement, les fausses couches à partir de quatre mois de grossesse laissent davantage de traces : c’est un mini-accouchement.

     

    Le plus douloureux, ce sont les fausses couches à répétition. Et encore plus dans le cas de Sophie, qui en est à sa cinquième et n’a toujours pas d’enfant : " Je n’ai plus d’espoir ". " Tant qu’il peut y avoir grossesse, rien n’est désespéré, répond le Dr Allard. Il faut seulement suivre le cas sérieusement par des analyses et un traitement, sans oublier le nécessaire soutien psychologique ".

     

    Physiquement déjà, l’état dépressif s’explique : le corps a mis en route un processus de grossesse qui d’un coup s’arrête. " Même si le phénomène est spontané, explique le Dr Allard, il se produit une désescalade des taux hormonaux, un processus métabolique et hormonal qui fragilise la femme. " Clara, qui a perdu son cinquième enfant à quatre mois, se souvient : " C’est comme une naissance mais sans l’enfant. De ce fait, on a du mal à accepter toutes ces souffrances ".

     

    Quant au moral, il est très atteint : c’est un projet cher qui s’écroule brutalement. " On sait que c’est un enfant, on s’y attache, constate Nathalie qui a fait une fausse couche pour sa sixième grossesse. On l’a aimé. " En trois ou quatre mois de grossesse, on a eu le temps de penser à l’avenir avec un enfant de plus, et de lui donner une place dans la famille.

     

    " C’est dramatique pour les femmes qui ont programmé leur enfant en fonction de leur plan de carrière, remarque Micheline Garel. Quand on croit tout maîtriser, l’effet de surprise et la dépression sont plus intenses. "

     

    A cela s’ajoute un sentiment de culpabilité : " Pratiquement toutes les femmes se sentent coupables. Comme on ne leur donne pas de raison précise à l’événement, elles tentent d’élaborer un scénario qui permette de l’intégrer et le rendre cohérent ". On peut toujours se reprocher quelque chose : avoir accepté telle surcharge de travail, la garde d’un enfant d’amis, tel voyage en voiture, ou un rythme trop trépidant. (...)

     

    Généralement, si le deuil a pu se faire, la souffrance s’atténue en quelques mois. " Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, se souvient Caroline, c’était la première fois de ma vie que je déprimais. Il m’a fallu deux mois pour intégrer cela dans ma tête et dans mon corps. "

     

    Deux mois c’est peu, comparé à Hedwige ou Clara qui ont dû attendre jusqu’au terme prévu de la naissance pour se sentir mieux. " Avant cette date, je n’arrivais pas à me remettre en route. " " Il faut un temps de réparation psychologique ", ajoute le Dr Florence Allard. Très souvent, une nouvelle grossesse viendra parachever la guérison.

     

    Mais avant de repenser à une nouvelle grossesse, il est préférable d’attendre trois ou quatre mois, le temps de se sentir mieux, conseille Sœur Marie-Albert. Faute de quoi on court le risque de n’avoir pas récupéré sa santé et de reporter sur l’enfant suivant une attente déçue qu’il viendrait combler. C’est lourd à porter pour un petit. " Ne faites pas de forcing, recommande elle aussi le Dr Allard, attendez de connaître votre désir profond. "

     

    Malgré tout, les femmes ne peuvent s’empêcher d’être parfois inquiètes à la grossesse suivante, ayant expérimenté dans leur chair leur impuissance devant la vie et la mort.

     

    Comment parvenir à faire le deuil de cet enfant ? " Il faut d’abord aider les femmes à reconnaître leur douleur, conseille Sœur Marie-Albert. Si elles n’admettent pas leur blessure, elles l’enfouieront , et n’en seront jamais libérées. "

     

    Sœur Marie-Albert essaie le plus possible de visiter les femmes qui viennent à Sainte-Félicité (Paris) pour une fausse couche. " Je leur fais comprendre que leur peine est normale : deux mois d’amour ne s’effacent pas d’un coup ; l’enfant a pris place dans leur vie pour ne plus jamais s’en aller. Elles s’y étaient attachées, il faut maintenant s’en détacher. Il serait inquiétant de ne pas pleurer. "

     

    Même si l’entourage continue d’affirmer que ce n’est pas grave, " il ne faut pas gommer cet événement, affirmer Marie Belleil, qui a perdu son sixième enfant à quelques jours du terme. Si notre tête dis que ce n’est pas grave, notre cœur et notre corps crieront l’inverse ".

     

    Pour cela, il faut pouvoir parler, et être écoutée. Toutes les femmes témoignent de l’importance d’avoir pu exprimer leur tristesse à quelqu’un qui ne fuyait pas la réalité. " Il ne faut pas garder sa peine comme un abcès qui ne serait pas vidé ", constate Aliette. " Si la femme ne parle pas, continue Sœur Marie-Albert, osez aborder le sujet avec elle, dites-lui que c’est dur ce qui lui arrive ; c’est une façon de respecter sa souffrance. "

     

    La plupart du temps, c’est le mari le mieux placé pour jouer ce rôle d’accompagnement. L’époux de Caroline a pris deux jours de congé pour être à ses côtés : " il a compris que pour moi c’était important, et lui-même l’a vécu comme une souffrance ". Hedwige, elle, a énormément parlé avec son mari : " Les hommes se remettent plus vite que nous : je me force à lui exprimer mes difficultés, mes réticences, pour qu’il comprenne bien où j’en suis. D’autres maris, en revanche, ont du mal à comprendre la souffrance de leur femme : " Pour lui, ce n’était pas un bébé... ".

     

    Certains rites peuvent aider à l’apaisement. " Croyants ou non, donnez un nom à votre enfant, pour qu’il existe, affirme Sœur Marie-Albert. Cela permet de le personnaliser et de bien le situer par rapport au suivant, qui ne doit pas le remplacer. " " Les rites traditionnels, le fait de pouvoir organiser une cérémonie, facilitent le travail du deuil, confirme Micheline Garel. Quand la fausse couche est tardive, certaines femmes font un enterrement, et cela les apaise beaucoup. C’est la raison pour laquelle, quand la grossesse est avancée, on propose maintenant de voir le foetus : on s’est rendu compte que le fait de voir l’enfant aidait les mères à appréhender la réalité, et à l’accepter. " (...)

     

    Peu à peu, on découvre le sens de cette épreuve, ou du moins ses fruits. " Ce deuil m’a ouvert le cœur, je me sens plus proche de ceux qui souffrent, je ne leur parlerai plus de la même façon ", remarque Hedwige. Même constat de la part de Marie Belleil : " J’ai compris que la vie tient à peu de choses, c’est un cadeau qu’il ne faut pas gâcher. (...) » 

     

    (1)" Une fausse couche et après ? ", Micheline Garel et Hélène Legrand, Editions Albin Michel, 1995

  • Documentaire : reportage et débat - un bébé nommé désir

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    http://www.vodgratuite.com/21-02-2012/france2/un-bebe-nomme-desir-1329852900#emission

    http://www.vodgratuite.com/21-02-2012/france2/un-bebe-nomme-desir-1329852900#emission

    Diffusé sur France 2 le 21 février 2012 à 20h35.

    Durée : 2 heures. Suivi d'un débat d'1/2 h heure sur les questions médicales et éthiques.

    INTRODUCTION

    Les toutes premières minutes du documentaire : 

    Un point très actuel sur les méthodes de procréation assitées.

    De très belles images et témoignages, un abord facile, mais des points de vue à la fois caricaturaux, simplistes et dénués de réflexion morale.

    CRITIQUE DETAILLEE

    Ce documentaire encourage en effet très ouvertement les méthodes de procréations naturellement assistées : d'une part, le parti pris journalistique y est ouvertement favorable, la discrétion sur les difficultés éprouvées des couples face à l'échec et sur la douleur de leur parcours avant un éventuel succès, concourent à laisser croire que tout est facile et ne relève que de la volonté. Ainsi les histoires racontées ici ne sont-elles presque que des "success stories"...

    D'autre part, tous les professeurs militants pro-PMA y sont interrogés : le professeur Israël Nisand, le professeur Frydman (à l'origine de la naissance d'Amandine, premier bébé éprouvette).  S'il est légitime que ces médecins soient interviewés, puisqu'ils sont experts, il est regretable qu'ils soient trop souvent questionnés sur leur opinion personnelle, légitimement très progressiste, puisque favorable au développement de la science.

    Cette enquête occulte donc par son simplisme presque toutes les questions éthiques naturellement liées aux questions de procréation médicalement assistée, c'est à dire le bien fondé ou non fondé pour le couple de faire appel à la médecine, ou le caractère fondamentalement bon ou mauvais pour eux d'accepter l'immiscion de la médecine dans leur vie privée, la congélation d'embryons à l'issue d'une FIV, les dons d'ovocytes et dons de sperme, les dons d'embryons, l'adoption par des couples homosexuels, la gestation pour autrui (mères porteuses). Toutes questions auxquelles les couples font irrémédiablement face et auxquelles ils sont amenés à résoudre seuls, dans l'intimité, avec leur conscience.

    Pour les aspects moraux, ce documentaire n'insiste que sur les soins tarifés (aux Etats-Unis) et hautement réprouvés par la rédaction. Seules les questions les plus évidentes et troublantes font l'objet d'une enquête ((ex. avoir un enfant après 55 ans, mères porteuses...?). Le point de vue moral se résume donc à cela : tous sont choqués par les questions d'argent, mais les questions de fond sont laissées de côté. Les Etats-Unis sont ainsi diabolisés alors que la curiosité se tourne vers des méthodes très progressistes en vogue en Europe.

    Sans doute aurait-il été plus juste s'il avait été à la fois plus mesuré et plus largement documenté, même si tout cela ne remet pas en question la naïveté et la bonne fois des animateurs.

    Ce document a cependant le mérite d'expliquer très simplement (bien que trop édulcoré, souvent), les méthodes de procréation médicalement assistées actuelles. Les témoignages des couples sont également instructifs.